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Jeu vidéo

«Harold Halibut», épate à modeler

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Le jeu en stop motion des studios Slow Bros, un ravissement de diversité de volumes et de textures, pèche malheureusement par l’extrême répétitivité de ses tâches.
Harold, homme à tout faire trimballé d’un coin à l’autre d’une station spatiale échouée sous l’océan d’une planète inconnue. (Slow Bros)
publié le 23 avril 2024 à 0h52

Deux ans qu’on guettait les images de ce petit jeu en stop motion créé par un studio modeste et inconnu, installé à Cologne, sur la seule foi de sa beauté. Dans un monde numérique où le pixel est roi, Harold Halibut promettait une injection d’analogique : de la pâte à modeler, des tenues en tissu cousues mains, des murs en plâtre, du bois, du métal… Un univers plein de volumes, de matériaux, de textures, bricolé en atelier avant d’être numérisé et injecté dans les logiciels de création de jeu vidéo. La composition même du studio Slow Bros reflète la diversité des formes en action dans Harold Halibut, puisqu’aux programmeurs s’ajoutent des gens venus de l’illustration, du cinéma, de la menuiserie. Le premier contact est un ravissement, la découverte d’un point de jonction entre les univers des studios Aardman (Wallace & Gromit) et des vieux jeux d’aventure.

Maquette de cinéma

La cohérence esthétique, le sens du détail qui se niche dans le moindre recoin de l’écran donne à chaque tableau l’allure d’une maquette de cinéma dont on pourrait profiter à loisir, puisque, contrairement à un film, on est ici maître du rythme de défilement des images. Le jeu lui-même prend des allures d’immense diorama qu’on découvre bouche bée au gré des premières promenades de Harold, homme à tout faire trimballé d’un coin à l’autre d’une station spatiale échouée sous l’océan d’une planète inconnue. Un monde étranger qui ne se livre que par bribes, à travers les fenêtres d’une chambre ou