Espace entre chien et loup où le cycle du jour et de la nuit se dilate à l’extrême, le cercle polaire est dans Inua plus qu’un simple cadre à la beauté magnétique. Il devient un lieu de passage, un couloir de transmission entre les époques, l’espace d’un dialogue par-delà le temps entre trois individus persuadés de se trouver aux portes de la grande histoire. Trois obsessions qui courent sur un siècle et demi, se télescopent et gravitent autour de l’expédition Franklin et ses deux navires mythiques, l’Erebus et le Terror (les mêmes que la série The Terror), pétrifiés dans la glace avec leurs équipages en quête d’un chemin de traverse à l’extrême nord du Canada.
Schéma de pensées, préjugés et a priori
Inua se présente dans une succession de saynètes peintes qui flottent dans un éther blanc, les faisant ressembler à des bulles de pensée. Une image pas si absurde dans la mesure où le gameplay original du jeu est précisément une affaire de pensée. Là où dans un point’n’click classique, le joueur part à la recherche d’objets dissimulés dans le décor qui feront office de clefs, ici les items qu’il s’agit de collecter sont des idées. Dans le rôle du semeur, le joueur omniscient plante ces graines dans l’esprit des personnages qu’il