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Thriller

Jeu vidéo : «Alan Wake 2», prouesse tenue

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D’une technique époustouflante, le deuxième opus de la série d’horreur du studio Remedy nous ferait oublier ses défauts.
L’agente du FBI Saga Anderson enquête sur des meurtres rituels à Bright Falls. (Remedy Entertainment)
publié le 25 novembre 2023 à 5h28

Alan Wake 2 est un jeu admirable. Une merveille technique doublée d’une pure création de directeur artistique, où chaque image semble taillée pour impressionner. Dans un média où la mise en scène passe moins par un travail de caméra (laissée à la libre appréciation du joueur) que par la construction spatiale et sensitive d’un espace, la nouvelle création des Finlandais du studio Remedy se distingue par l’absolue maîtrise de ses tableaux. Remedy joue mieux que personne sur l’uniformité de l’image, ouvrant son jeu sur la peinture totalement désaturée d’une nuit dans une forêt de pins, où le corps du joueur comme le décor qui l’entoure semblent se fondre l’un dans l’autre avec l’épaisse brume qui enveloppe le monde, forçant le joueur à plisser les yeux devant ce spectacle en 4K pour distinguer un chemin à la fois évident et incertain.

Aberrations chromatiques hallucinatoires

La plus grande habileté de Remedy repose sur sa manière d’éclairer ses mondes, de les donner à voir sous de nouveaux jours. En confiant au joueur une lampe torche, élément central des mécaniques du premier Alan Wake où les piles alcalines valaient autant que les balles de revolver, le studio offre un moyen de déchirer cet océan uniforme pour créer des poches de lumières, de sécurité, tout en faisant du joueur son propre bourreau puisque au passage, il sculpte les ombres qui sont la source de tous ses tourments.

Jusqu’à ce qu’Alan Wake – le jeu autant que son personnage d’écrivain façonneur de monde – ne vienne tout remanier : en faisan