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Les dessous de la «Fortnite» fever

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En plein affrontement juridique avec Apple, des données jusqu’alors confidentielles d’Epic Game éclairent la stratégie du géant derrière «Fortnite».
Arrivée lundi de dossiers de procédure au tribunal fédéral d'Oakland, en Californie, pour l'audience concernant Apple et Epic Games, producteur du jeu Fortnite. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP)
publié le 4 mai 2021 à 14h06

Effet collatéral du procès qui vient de s’ouvrir en Californie entre les géants Apple et Epic Games, nombre de documents comptables versés au dossier viennent jeter une lumière crue sur l’industrie du jeu vidéo, habituellement plutôt avare en chiffres précis. Des données d’autant plus fascinantes qu’elles viennent éclairer les stratégies mises en place par Epic, nouveau titan du secteur. Un chiffre suffit pour donner le vertige: en 2018-2019, un seul jeu a rapporté 9 milliards de dollars. Un jeu gratuit, qui plus est, mais devenu phénomène, Fortnite.

Longtemps, Epic Games a été un acteur du jeu vidéo comme les autres. Une start-up tech lancée en 1991 en Caroline du Nord qui évolue en studio de développement et réussit un premier gros coup en 1998 avec le jeu de tir Unreal. Carton réédité quelques années plus tard par la licence Gears of War, qui devient un des porte-étendards de Microsoft pour vendre ses consoles Xbox. Surtout, à travers ses jeux, Epic vend son moteur maison (l’outil 3D qui charpente les jeux), l’Unreal Engine, qui s’impose comme un des standards pour la fabrication de jeux vidéo. Il est adopté par de nombreux autres acteurs, enseigné dans les formations de jeux vidéo et remis à jour depuis vingt ans.

Trésor de guerre

D’abord perçu comme une copie un peu grossière et colorée de PUBG, don