Il a beau être moche comme un pou, vouloir trop en faire pour son bien, Marvel’s Midnight Suns est la très belle surprise de la fin 2022. D’autant plus réjouissante qu’on s’attendait, depuis son annonce en août 2021, à une catastrophe industrielle – une de plus dans l’histoire des adaptations de comics en jeux vidéo –, tant l’attelage derrière cette création semblait ubuesque. Peu de choses semblaient a priori aussi éloignées de la culture bim-bam-boum de la Marvel que les précédentes créations de Firaxis, Civilization et X-Com. Un vieux studio qui envisage le jeu vidéo comme une pratique du temps long, se déployant au rythme lent du tour par tour, privilégiant l’approche cérébrale à la rétribution immédiate du combat en temps réel.
Champ de bataille
On se demandait surtout comment un jeu Marvel pouvait se penser autour de la structure des X-Com, jeux de combat tactiques dont le sel repose en grande partie sur deux piliers : la «permadeath» (chaque mort est définitive) et l’anonymat de ses troufions, auxquels on ne s’attachait que parce qu’on parvenait à les extirper indemnes d’un champ de bataille à l’autre. Un système de mort permanente impensable avec des personnages franchisés, puisque c’est précisément eux qu’il s’agit de vendre ici… Exit la question de la mort, donc, dont il ne subsiste que la version light – des blessures temporairement incapacitantes.
Mais Midnight Suns réussit l’impossible. En réduisant ses aires de jeu et en se montrant plus relax su