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Libération
Jeu vidéo

«Pentiment», sous nos yeux abbaye

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Visuellement très riche mais limitée en termes de roleplay, la nouvelle création du studio Obsidian nous plonge dans une abbaye du XVIe siècle secouée par un meurtre.
Au style assez dépouillé, Pentiment ménage des espaces d’une beauté rare. (Obsidian)
publié le 19 novembre 2022 à 3h29

Fort bien choisi, le terme Pentiment qui sert de titre au nouveau jeu de Josh Sawyer vient de l’italien pentimento, le «repentir». A regarder ici dans toute sa richesse sémantique tant il évoque la question de l’acte de contrition, des regrets nombreux que l’on croise et accumule durant la partie, mais aussi dans son sens pictural, le repentir étant l’acte de recouvrir, de corriger, de faire disparaître une image dans les soubassements d’une nouvelle. Le grand sujet de ce faux jeu d’enquête. Ce qui attire d’abord dans Pentiment, c’est son cadre délicieusement inusité pour un jeu vidéo. Installé dans la peau d’un jeune artiste flamand (avec fiche de personnage à l’avenant, pimpée dans notre cas en latiniste ayant un goût pour la botanique) qui vient poser ses guêtres dans la salle capitulaire d’une abbaye de Bavière pour y réaliser le chef-d’œuvre qui lancera véritablement sa carrière et mettra un terme à une vie jusqu’alors dissolue, en lui conférant le titre de maître.

Abbé pète-sec

On est au début du XVIe siècle, au côté de moines copistes du village fictif de Tassing, dominé par un monastère double, bénédictins et capucines se partageant les fondations d’un ancien fort romain protégé par deux saints chrétiens. Plus bas, un village en passe de se muer en ville, si la population paysanne n’étouffait pas sous les taxes imposées par un abbé pète-sec. Un meurtre est commis, un copiste suspecté. On a l’intime certitude qu’il n’est pas responsable : le début d’une enquête