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Horreur

«Project Zero», un jeu vidéo au ouate spirite

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Loin des superproductions actuelles, le jeu d’horreur lancinant de Makoto Shibata, réédité ces temps-ci, s’ancre dans le folklore japonais.
La première version de «Project Zero» était sorti en 2008, sur Wii. (Makoto Shibata/Koel Tecmo)
par Patrick Hellio
publié le 24 mars 2023 à 21h02

C’est à peine perceptible, mais le personnage qu’on incarne semble hésiter un instant à chaque ouverture d’une porte. Probable stigmate d’un jeu datant d’une quinzaine d’années, ce bref moment de flottement avant de découvrir la pièce suivante traduit assez bien notre propre appréhension au moment de progresser dans le jeu. Une île japonaise perdue dans la brume, un rite païen inquiétant, des disparitions, une déambulation nocturne dans une sorte d’hôpital abandonné, et des spectres qui jaillissent des murs pour envahir le cadre… une demi-heure et Project Zero file déjà une peur bleue.

En ce début d’année qui voit le jeu vidéo horrifique orchestrer les retours de classiques type Resident Evil 4 ou Dead Space par voie de remakes rutilants et onéreux à produire, cette modeste réédition d’un jeu Wii de 2008 qui n’a jamais franchi les frontières du Japon a des airs d’exotique contre-programmation. Les textures ravalées pour coller au passage à l’ère HD ne suffisent à faire oublier les vestiges d’une jouabilité rustique ou les déplacements arthritiques d’une série au tempo lancinant. «Dans les jeux d’horreur, plus il