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Jeu vidéo

«Star Wars Outlaws» d’Ubisoft, l’espace tend

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Malgré une intrigue et des effets visuels séduisants, la nouvelle production d’Ubisoft, qui cède à la facilité du monde ouvert, pèche par son manque d’originalité et d’envergure. Sur PC, PS5, Xbox Series.
Kay, sorte de Han Solo au féminin, est l'héroïne «Star Wars Outlaws». (Ubisoft)
publié le 6 septembre 2024 à 16h35

Première mise en application de la stratégie des «mégamarques» défendue par le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, pour redresser un groupe en pleine cure d’austérité, Outlaws organise la rencontre du savoir-faire du géant français et de la licence Star Wars. Et il y avait de quoi être réservé. En premier lieu parce que le jeu vidéo croule sous les déclinaisons de la Guerre des étoiles, Disney confiant sa licence à quantité de très gros acteurs comme s’il s’agissait d’une grande audition pour déterminer lequel d’Electronic Arts, Ubisoft ou Quantic Dreams s’en sortira le mieux. Ensuite parce qu’Ubisoft traverse depuis plusieurs années une crise d’identité profonde, pas étrangère aux scandales qui ont secoué son organigramme mais en premier lieu provoquée par la surexploitation des recettes maison plaquées sur toutes leurs créations en monde ouvert au point de les rendre interchangeables.

Mais surprise, Outlaws n’est pas loin d’être un bon jeu. Son héroïne, Kay, sorte de Han Solo au féminin, paraît étonnamment vivante et tranche avec les coquilles vides d’habitudes livrées par l’éditeur. Bien que modeste, l’histoire de cette vaurienne en fuite après un casse manqué et contrainte de s’attirer les bonnes grâces des différents clans de la pègre a le mérite de se démarquer des récits de Jedi et de rébellion usées jusqu’à la moelle. Si Ubi brille pour la splendeur des environnements qu’il produit, la création du studio suédois Massive bénéficie à plein des tec