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Jeux vidéo

«The Case of the Golden Idol», carte blanche à la matière grise

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Cet élégant jeu d’enquête respecte l’intelligence du joueur en le laissant décortiquer une énigme jusque dans ses moindres détails. Austère mais incomparablement gratifiant. Et nos «vite joués» : «Gotham Knights» et «A Plague Tale 2».
«The Case of the Golden Idol» fait radicalement confiance à l’intelligence du joueur. (Color Gray Games)
publié le 29 octobre 2022 à 18h46

Au moment de s’attaquer au quatrième et dernier acte de The Case of the Golden Idol, une montagne de notes griffonnées à la va-vite nous contemple. Quinze pages pleines de prénoms reliés à des noms par des flèches mal assurées ou au contraire soulignés trois fois lorsqu’une certitude est venue remplacer une hypothèse. On trouve dans ce carnet un arbre généalogique, le détail des assiettes d’un repas mondain, le plan des chambres du personnel d’un manoir, une série de glyphes et leurs définitions potentielles. On note qu’un type cligne des yeux trop vite, que des empreintes dans la boue semblent importantes. On inscrit tout, n’importe quoi, le moindre détail parce qu’il pourrait faire sens le moment venu. On note pour s’approprier l’espace du jeu.

Magnifique rappel de la dimension tactile de cet art numérique qu’est le jeu vidéo (combien de donjons maladroitement cartographiés ? Combien de quêtes obscures notées au cas où ?), ce carnet est la clef de voûte de la formidable dizaine d’heures passée à se retourner les méninges sur The Case of the Golden Idol, jeu d’enquête radical. Si le jeu vidéo raffole des histoires de détectives, il a également grand mal à faire pleinement confiance aux capacités cognitives du joueur – idée terrifiante pour l’industrie que le consommateur puisse ne pas trouver, s’ennuyer, ne pas en avoir pour son argent – et préfère la plupart du temps lui aménager un chemin de miettes de pain, voire, au moment de la résolution, lui réexpliquer