Ubisoft à nouveau dans la tourmente. Plusieurs syndicats ont appelé ce jeudi 26 septembre les employés de l’éditeur français de jeux vidéo à faire grève dès le 15 octobre, pour trois jours. Ils veulent protester contre un retour en présentiel «forcé», selon le terme employé par le syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), Solidaires Informatique et la CFE-CGC.
Ils dénoncent la décision prise mi-septembre par le groupe d’imposer au moins trois jours de présence par semaine au bureau. Celui-ci avait expliqué ce choix dans un courriel envoyé à ses salariés en soulignant que «la créativité est stimulée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d’une même table».
Avec la généralisation du télétravail au moment du confinement, «nombre de nos collègues ont construit ou reconstruit leur vie (vie de famille, logement, parentalité…) et ne peuvent simplement pas revenir aux conditions précédentes» a rétorqué le STJV dans un communiqué.
«La conséquence de sa décision sera la perte d’emploi de nos collègues, la désorganisation des productions et l’augmentation drastique des risques psychosociaux pour ceux qui restent» a-t-il averti. Pour Marc Rutschlé, délégué syndical Solidaires Informatique à Ubisoft Paris, cette décision «tombe de nulle part et les salariés sont très inquiets». Contacté, Ubisoft n’a pas souhaité réagir.
Reportage
Des difficultés économiques
Cet appel à la grève survient au lendemain de l’annonce d’Ubisoft de la baisse de ses objectifs financiers pour l’année, car l’éditeur français de jeux vidéo est en crise. Reflet d’un lancement «plus faible que prévu» de son jeu «Star Wars Outlaws» ainsi que du report de trois mois de «Assassin’s Creed Shadows», le nouvel événement du jeu vidéo star d’Ubisoft.
L’entreprise traverse aussi une période difficile en Bourse, où son action a perdu plus de la moitié de sa valeur (environ 60 %) depuis le début de l’année.
Dans ce contexte, les syndicats demandent l’ouverture «d’une véritable négociation» sur le télétravail, ainsi qu’une augmentation des salaires, sujet qui avait causé un mouvement d’ampleur en février au sein d’Ubisoft. Selon eux, près de 700 employés avaient cessé le travail le 14 février pour demander notamment des hausses de salaire, menant à l’une des plus importantes mobilisations du secteur.