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Justice

Ubisoft : le procès de l’ancien boys’ club pour harcèlements sexuel et moral et agression sexuelle peut enfin commencer

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Après un renvoi, le 10 mars, s’ouvre ce lundi 2 juin le procès de trois anciens cadres du fleuron du jeu vidéo français, dont l’ex-directeur créatif, Serge Hascoët. L’aboutissement d’une affaire inédite, révélée par «Libération» en 2020, dans un secteur jusqu’alors très fermé.
A gauche, l’ex-directeur créatif d'Ubisoft, Serge Hascoët, qui comparait pour harcèlement sexuel et harcèlement moral par une personne abusant de l’autorité et, à droite, l’ex-vice président du service éditorial, Thomas François, accusé des mêmes chefs auquel s’ajoute celui d’agression sexuelle. (DR)
publié le 9 mars 2025 à 19h59
(mis à jour le 1er juin 2025 à 16h35)

Quelques heures après son ouverture, le 10 mars, le procès de trois anciens cadres d’Ubisoft pour harcèlements sexuel, moral et agression sexuelle, à la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), était renvoyé à ce lundi 2 juin après une matinée de foire d’empoignes. Dans une étonnante convergence des luttes, les avocats de la défense et des parties civiles avaient attaqué de concert le procureur, qui aurait mal transmis le dossier d’enquête, dont un segment était longtemps resté introuvable. Le dossier avait bien une partie 1, des parties 3 et 4, mais la 2, elle, semblait s’être perdue dans les limbes. Après s’être longtemps entendu dire qu’il s’agissait d’une simple erreur de numérotation, une centaine de pages étaient apparues peu avant l’ouverture du procès. «Atteinte intolérable à l’impératif de procédure équitable», tonnait Me Gozlan, représentant de deux des trois accusés, en demandant le renvoi. La représentante d’une majorité des plaignants, Me Beckers, profitait de ces remous pour rappeler la nécessité de la présence d’Ubisoft en tant que personne morale sur le banc des prévenus. Requête appuyée à son tour par les droits de la défense: «Ubisoft, c’est un peu le fantôme de ce dossier.» Quelques semaines on passé. Les pages mystères du dossier d’enquête, que Libération a pu consulter, ne contenaient aucune révélation incroyable. Le procès peut enfin commencer.

«Avez-vous dit “les gens en burn-out sont des faibles,