Même pour les générations qui n’étaient pas en âge de le lire, Métal hurlant demeure ce monolithe qui a transformé la bande dessinée mondiale et avec, le cinéma et le jeu vidéo. Un objet de culte dont les divinités se nomment Mœbius, Druillet, Clerc, mythifiés en aventuriers des temps futurs. Et puis en 2019, les éditions Cornélius ont exhumé le travail de Nicole Claveloux, dont on avait à peine entendu le nom jusqu’alors. Une grenade dégoupillée. Avec la Main verte, coécrit avec Edith Zha et paru dans Métal, on découvrait une autrice magnétique, une virtuose du dessin capable de sublimer son trait par une mise en couleurs irradiante. Une évidence : Nicole Claveloux était l’égale des locataires du panthéon de la BD. Mais elle était passée à l’as, presque oubliée.
Sur «Crapougneries», publié en 2021
Parce qu’elle n’avait pas été starifiée à l’époque, parce qu’elle n’avait pas été rééditée, parce que Claveloux ne s’est pas contentée de publier dans Métal et son pendant féminin Ah ! Nana mais s’est aussi aventurée sur les terrains des livres pour enfants (où les auteurs sont rarement célébrés), de l’illustration, de la peinture. Parce que, rappelle la chercheuse Marys Renné Hertiman dans le passionnant ouvrage collec