Menu
Libération
Théâtre

«La Brande» au théâtre de la Cité International, utopie du fou

Article réservé aux abonnés
Alice Vannier transpose brillamment sur scène l’expérience de la clinique psychiatrique de La Borde.
«La Brande» s’inscrit dans les préparatifs d’une fête estivale. (Luc Jacquin)
publié le 30 janvier 2024 à 12h32

Nous ne sommes pas à la clinique de La Borde, cette institution de renom fondée en 1953 dans un mouvement révolutionnaire et critique des conditions de vie et de soin des malades psychiatriques, mais à La Brande. Et les médecins penseurs-psychiatres qui y exercent ne sont pas Félix Guattari et Jean Oury mais Félix Guerathy, et Jean Odin. Les petites modifications sur les noms agissent comme une métonymie, ils disent tout de la manière dont Alice Vannier, après une adaptation saluée de la Misère du monde de Pierre Bourdieu, fait son miel de toutes les traces historiques, témoins, et documents sur lesquels elle s’appuie, non pour proposer sur le plateau une copie certifiée conforme du passé, mais pour concevoir un flux scénique vivant et dynamique, une fiction de plus en plus autonome à l’égard des références au fur et à mesure que la pièce progresse.

La Brande comme La Borde est donc cet endroit à l’écart du monde mais ouvert sur lui, dans un grand parc, où il est toujours un peu difficile de distinguer le personnel soignant de ceux qu’