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La CGT spectacle demande la «démission» de Rachida Dati

Le premier syndicat du secteur culturel accuse notamment la ministre de «multiplier les mensonges» sur les coupes budgétaires et la réforme de l’audiovisuel public.
Rachida Dati à l'Assemblée nationale, le 10 juin. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
publié le 24 juin 2025 à 19h17

C’est une première depuis l’arrivée de Rachida Dati au gouvernement en janvier 2024. La CGT spectacle appelle au départ de la ministre de la Culture, dans un communiqué publié ce mardi 24 juin. L’entourage de la ministre parle d’une «posture politique».

Dans son long communiqué, la CGT spectacle liste ses griefs à l’égard de Rachida Dati et lui reproche par exemple de minimiser la réalité des coupes budgétaires dans le spectacle vivant. «Depuis des mois, nous interpellons la ministre sur les effets catastrophiques des coupes budgétaires pour nos professions du spectacle. Nulle autre action de sa part qu’un déni méprisant», écrit le syndicat. Le cabinet de la ministre récuse en bloc ces accusations, parlant d’«un tract politique qui dénonce des faits qui ne sont pas exacts». En avril, un décret a réduit de 114 millions d’euros les crédits de réserve du ministère – une enveloppe de secours pouvant être utilisée en cas d’imprévu –, mais Dati a toujours assuré qu’il n’y avait «pas eu de coupes budgétaires au ministère de la Culture».

Manifestation à venir le 30 juin

La CGT spectacle pointe aussi les «affaires» impliquant leur ministre de tutelle. Au premier rang desquelles l’enquête de Libération sur sa «déclaration de patrimoine erronée» puisqu’elle omettait «420 000 euros de bijoux». Le syndicat fait la liste des affaires qui touchent la ministre. Les coupes budgétaires sont un autre sujet de polémiques. Dans son communiqué, le syndicat cite aussi l’affaire Carlos Ghosn, qui vaut à Rachida Dati d’être mise en examen pour corruption passive. Interrogée sur le sujet par Patrick Cohen, sur le plateau de C à vous, la ministre avait eu une attitude «menaçante» envers le journaliste, que lui reproche le syndicat.

Il dénonce également les «effets délétères» de la réforme de l’audiovisuel public, que la ministre défend. Ce texte, qui prévoit la création d’une holding chapeautant les médias publics, est également combattu par les syndicats de Radio France et de France Télévisions, qui appellent à une «grève illimitée» à partir respectivement des 26 et 30 juin. Selon le syndicat, la ministre «multiplie les mensonges» pour justifier sa réforme. La CGT spectacle appelle donc à «rejoindre la manifestation du 30 juin».