Il est rarissime que l’invention d’un spectacle se confonde avec celle du lieu qui l’accueille. Les frères Forman ont cette particularité peu partagée de concevoir des nouveaux abris à chaque nouvelle création. Lesquels – contenant et contenu mêlés – quittent Prague où résident les jumeaux pour voyager avec les équipes techniques et artistiques, lors des tournées. Ces temps-ci, leur Conférence des oiseaux, d’après le grand poème persan de Farid al-Din Attar écrit en 1177, atterrit au théâtre Sénart, à Lieusaint (Seine-et-Marne). Cette scène nationale qui coproduit le spectacle est elle-même exceptionnelle en ce qu’elle est la seule des 77 qui forment le réseau à être au cœur d’une zone sans aucune habitation avec uniquement des bureaux, des services, des écoles, des centres médicaux, des supermarchés. On gare sa voiture, on fait ses courses, et on tombe sur… une structure en toile, immense polygone échoué rayé blanc et noir qui semble respirer. Une baleine définitivement sans boussole ? Un éléphant affublé d’un groin à la place de la trompe et qui aurait muté avec le réchauffement climatique ? De près, il est ardu d’en distinguer la forme. On peut aussi penser à une fantaisie de Buren spontanément et mollement érigée. Vu du ciel, tout s’éclaire : ça va de soi, le monticule de 32 mètres de long et 10 mètres de hauteur et largeur est une huppe géante ! L’oiseau barré de noir et de blanc et avec un col orange s’est délicatement posé au cœur de l’agglomération du Grand Pa
Scènes
«La Conférence des oiseaux», une pièce éprise de bec
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On survole à grande vitesse l’Amazonie avec les oiseaux-acteurs-danseurs. (Irena Voda´kova´)
par Anne Diatkine
publié le 4 mars 2025 à 7h32
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