Dans les milieux culturels de Buenos Aires, ces derniers jours, ça parle beaucoup de Mirtha, le mythe. Un spectacle biographique qui retrace au micro la vie de l’icône de la télévision argentine Mirtha Legrand, avec débauche de robes couture glitter. Quoi de fantastique ? Des shows de ce genre, il y en a des tas dans les salles commerciales qui pullulent dans le secteur de Corrientes, le Broadway local, non ? Justement. Mirtha, le mythe n’est pas donné dans un théâtre privé mais dans la prestigieuse salle nationale à l’acoustique pur luxe où se produisent habituellement des légendes à la Martha Argerich. Forcément ça surprend : imaginons qu’en France, l’Opéra Bastille programme désormais des comédies musicales sur les années Drucker. Après tout, pourquoi pas ? «Le problème, c’est qu’il n’y aura bientôt plus que ça», prophétisent à nos côtés Agustin et Martina, deux conservateurs d’art qui souhaitent conserver l’anonymat.
On aurait bien vu le spectacle, cependant. Malheureusement, le 1er mars, veille de notre rencontre avec Agustin et Martina, jour de la première, l’actrice principale a glissé sur la traîne pailletée de la robe d’une autre actrice, et s’est étalée sur scène de tout son long. Cheville foulée, représentations annulées. A défaut de voir le spectacle, Agustin et Martina nous montrent le flyer sur leurs smartphones : une composition