Menu
Libération
Art contemporain

La démission fracassante de Sandra Hegedüs des Amis du Palais de Tokyo crée la polémique, sur fond de conflit israélo-palestinien

Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Jusque-là plutôt épargné en France, le milieu de l’art se divise à l’occasion du départ anecdotique mais très véhément de la collectionneuse, portant la charge contre un soutien trop affirmé du musée à la cause palestinienne. Décryptage d’un coup d’éclat.
Devant le Palais de Tokyo, Paris XVIe. (Bridgeman Images)
publié le 8 mai 2024 à 17h58

«Je ne veux pas être associée à la nouvelle orientation très politique du Palais de Tokyo» a fait savoir la collectionneuse Sandra Hegedüs qui a annoncé sa démission du conseil d’administration de l’association des Amis du Palais de Tokyo, dimanche 5 mai, dans une publication Instagram. Regrettant une programmation qu’elle juge «dictée par la défense des “causes” très orientées (wokisme, anti-capitalisme, pro-Palestine, etc.)», elle précise : «La dernière exposition sur la Palestine qui proposait, sans mise en perspective, des points de vue biaisés et mensongers sur l’histoire de ce conflit, donnant la parole, sans contradiction, à des propos racistes, violents et antisémites a été la goutte d’eau.» Résultat : en quelques heures, plus de 13 000 likes et plus de 500 commentaires de soutien pour celle qui, après une prime jeunesse passée au Brésil où elle multipliait les performances, y compris au sein du groupe de rock punk féminin baptisé Dachau Girls, a créé, en 2009, avec son ex-mari Amaury Mulliez (fils du fondateur du groupe Auchan) l’organisation Sam Art Projects qui encourage les relations artistiques Nord/Sud. «Bravo pour cette décision forte» la félicite l’un de ses amis, d’autres dénonçant «la lentille wokiste et binaire» ou «les intérêts nauséabonds»