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Remake

Avec Olivia Colman et Benedict Cumberbatch, «la Guerre des Rose» file des boutons

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Trente-cinq ans après le chef-d’œuvre de comédie noire de Danny DeVito, le remake aseptisé avec Olivia Colman et Benedict Cumberbatch en couple déchiré se révèle d’une misogynie crasse.
Olivia Colman et Benedict Cumbertach se livrent à un cabotinage british à côté de leurs pompes. (Jaap Buitendijk/The Walt Disney Compagny)
publié le 26 août 2025 à 15h43

Si à quelque chose malheur est bon, la sortie en fanfare de ce remake qui n’existe pas (c’est un demake, rien d’autre), permettra de revoir ce très grand film qu’est la Guerre des Rose, chef-d’œuvre de comédie noire sorti en 1989, immense succès un peu oublié – rare et grand film féministe sur la haine. C’était un film de et avec Danny DeVito, Michael Douglas, et Kathleen Turner, actrice géniale et cruciale. En cette fin des eighties, le trio star d’A la poursuite du diamant vert y était livré à lui-même. Mais si ce n’est plus Zemeckis qui filmait, c’est James L. Brooks qui produisit (avec sa société Gracie Films). Brooks, dont on attend sans patience le Ella McCay pour la fin de l’année, permit donc cette deuxième réalisation de son ami DeVito, comédien qu’il avait porté aux nues avec la série Taxi et auquel il avait fait jouer dans Tendres Passions un personnage secondaire déjà fondamental, amoureux de Shirley McLaine, comme dans la Guerre des Rose le narrateur qu’il incarne devient sensible au désespoir de Turner.

Rien ne va

DeVito accomplissait là ce à quoi très peu parviennent, à part Blake Edwards et Vincente Minnelli : une comédie méchante, un film de «démariage» féministe, métamorphosant le conte de fées en rage, jusqu’à toucher au désespoir, à l’infiniment tragique. Le remake tente lamentablement d’adapter la noirceur de l’humour (à l’italienne, selon les origines de DeVito) aux deux acteurs anglais,