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Libération
«Nissa la bella»

La ville de Nice entre au Patrimoine mondial de l’Unesco

Après le phare de Cordouan et la ville de Vichy, c’est au tour de la cité de la Côte d’Azur d’être mise à l’honneur par l‘Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, au titre de «ville de villégiature d’hiver de la Riviera».
Dès le XIXe siècle, la «capitale d’hiver» s’organise pour accueillir rentiers et aristocrates : parcs, promenades, hôtels, villas et sa ribambelle de flore exotique forgent le paysage. (Valery Hache/AFP)
publié le 27 juillet 2021 à 17h40

Les vacanciers lézardant le long de la promenade des Anglais ont brutalement quitté leur sieste. A la mi-journée ce mardi, douze coups de canon ont été tirés à Nice, dans les Alpes-Maritimes, pour célébrer l’intégration de la ville à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, au titre de «ville de villégiature d’hiver de la Riviera».

«C’est un événement historique, unique dans notre histoire par sa dimension et son retentissement», s’est réjoui son maire Christian Estrosi sur Twitter. «L’histoire de Nice [340 000 habitants, ndlr], à la fois enracinée et ouverte, méditerranéenne et alpine, européenne et cosmopolite, a produit une architecture et un paysage uniques, un modèle pour un grand nombre d’autres villes du monde», a poursuivi l’élu de droite.

Comprenant espaces urbains et espaces verts, le site niçois est un «exemple éminent de fusion d’influences culturelles internationales, façonné de la moitié du XVIIIe siècle à la moitié du XXe siècle par la villégiature d’hiver cosmopolite», indique la ville sur son site, également candidate à la Capitale européenne de la culture pour 2028.

Candidature de longue haleine

Comptoir grec phocéen puis bourgade du royaume de Piémont-Sardaigne au Moyen-Âge, la ville de Nice gagne en notoriété vers 1766, alors que les récits de voyages de l’écrivain écossais Tobias Smollett attirent le public anglais. La «capitale d’hiver» s’organise pour accueillir rentiers et aristocrates au XIXe siècle : parcs, promenades, hôtels, villas et sa ribambelle de flore exotique forgent le paysage. Le monde entier afflue. Chaque hiver, au tournant du XIXe et XXe siècle, 150 000 personnes s’y installent, venues du Royaume-Uni, de Russie, d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie, puis de toute l’Europe et enfin, d’Amérique.

Son maire Christian Estrosi a lancé la candidature de Nice au patrimoine de l’Unesco il y a près de dix ans, en 2012. La zone inscrite (522 hectares) est bien plus vaste qu’initialement prévu. Pour optimiser ses chances, et justifier d’une «Valeur universelle exceptionnelle», l’équipe avait en effet décidé d’élargir le périmètre et d’utiliser l’appellation «ville de Riviera». En 2018, Libération vous expliquait comment.

Cette semaine, la France enchaîne les nominations. Ce samedi, le phare de Cordouan et la ville thermale de Vichy avaient déjà intégré la prestigieuse liste de l’Unesco. Sur les 1 121 sites inscrits avant l’arrivée de cette nouvelle salve, une quarantaine est française.

Plusieurs autres sites architecturaux et /ou naturels ont également été inscrits au patrimoine mondial ce mardi. Le site brésilien de l’architecte Roberto Burle Marx, les mosquées de style soudanais dans le nord de la Côte d’Ivoire, le complexe archéoastronomique de Chankillo au Pérou, ou encore les paysages miniers du Rosia Montana en Roumanie.

Les derniers sites inscrits seront annoncés mercredi. Pour cette 44e session du comité mondial du patrimoine, tenue en ligne et depuis Fuzhou, en Chine, quarante-deux nominations ont été étudiées depuis le 16 juillet. La moitié devait initialement être passée en revue en 2020, mais avait dû être reportée à cause du coronavirus.