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Rencontre

L’archéologue Fadel al-Utol, protecteur des trésors de Gaza : les ruines et l’espoir

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Rencontre avec le chercheur palestinien qui a contribué à restaurer les objets exposés à l’Institut du monde arabe et avec Béatrice Blandin, conservatrice au musée d’Art et d’Histoire de Genève, qui veille avec lui sur ce corpus inédit.

Fadel al-Utol à Genève, en juin 2025. (Laurent Guiraud)
Publié le 20/10/2025 à 6h42

Lorsqu’on le contacte lundi 13 octobre, alors que se consolide à Charm el-Cheikh l’accord de paix arraché par Donald Trump, Fadel al-Utol, 44 ans, affiche derrière l’écran un large sourire. «La guerre est finie. Au Proche-Orient, en tout cas, c’est fini», veut croire cet archéologue palestinien réfugié à Genève depuis le 27 mars avec sa compagne et leurs six enfants. Signe qui ne trompe pas : il a fait «[sa] première nuit complète depuis le 7 Octobre». «Surtout», ajoute celui dont une partie de la famille est restée à Khan Younès, «personne dans mon entourage n’est mort depuis trois jours et il y a à nouveau à manger».

Il y avait déjà cru lors de la trêve entre Israël et le Hamas le 19 janvier. A l’époque, le musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH) et son ancien conservateur, l’archéologue Marc-André Haldimann, avaient tenté une première fois de le faire sorti de l’enfer gazaoui, en vain.

Monde nouveau

Fadel al-Utol fait remonter sa passion pour l’archéologie au milieu des années 90, à l’âge de 15 ans. Né dans le camp de réfugiés d’al-Shati, l’adolescent découvrait un monde nouveau alors que démarraient à Gaza des chantiers de f