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Libération
Réouverture

Le centre d’art grenoblois le Magasin renaît de ses cendres

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Après dix mois de réflexions et travaux, l’institution grenobloise dédiée à l’art contemporain connaît ce vendredi un nouveau départ – le quatrième. La directrice Céline Kopp souhaite replacer les artistes au centre d’une institution ouverte sur les enjeux de son temps.
Vue de l'exposition «la Position de l'amour», au Magasin à Grenoble. (Aurélien Mole)
publié le 18 novembre 2022 à 7h15

«Voilà dix mois que je réveille la bête et que j’essaie de redémarrer la machine», lâche Céline Kopp, la vaillante directrice du Magasin, à Grenoble, centre d’art phœnix, qui à lui seul condense toute l’histoire des institutions culturelles et de leurs mutations sur ces quarante dernières années. Lorsqu’elle est arrivée en janvier, cette jeune quadra, qui a dirigé pendant dix ans la résidence Triangle à Marseille, a découvert un «champ de bataille». Des archives éparses et des tables renversées. Si elle n’avait pas fait défiler sur son portable quelques preuves en images du carnage, on aura d’abord pu penser qu’elle filait habilement la métaphore. Car le Magasin, centre d’art contemporain qui rouvre ses portes ce vendredi, revient de très loin, après des années de montagnes russes, du projet modèle des débuts, dans les années 80, au faste des années 90 et 2000 qui le place sur la carte internationale, avant de longues années de déroute, des arrêts maladie en cascade et, finalement, une fermeture en 2020.

Beau monde

En 1986, quand ouvre le Magasin, il est l’un des fleurons de la décentralisation culturelle. 2 000 personnes assistent à son inauguration. Jack Lang, maître d’œuvre de cette redistribution des cartes dans ce qu’on n’appelle pas encore les régions, a cédé la place à Philippe Léotard le temps de la cohabitation, mais plane en ombre chinoise. A l’époque, c’est aussi la première friche industrielle (une anci