Dans une chambre sourde, l’échelle de décibels est tellement basse et le silence si présent, qu’au bout d’un temps il est possible d’entendre les bruits de nos organes internes. Celui de notre cœur qui bat, de nos poumons qui s’oxygènent. Les minutes passent et notre écoute s’aiguise. Celle de la journaliste Jeanne-Marie Desnos prend, elle, naissance il y a quelques années dans l’enregistrement des premiers épisodes du podcast Transfert. Un format de Slate qui cartonne encore aujourd’hui avec une histoire qui se veut extraordinaire, une voix et de la musique. Dans le Chant de l’extinction, diffusé depuis le 28 novembre sur Arte radio, l’écoute de la journaliste se façonne. Elle troque l’intimité du témoignage et son micro unidirectionnel pour laisser place aux sons de la nature. Finis les enregistrements en studio parisien où le moindre bruit dit «parasite» est banni. Le podcast part sur le terrain entre la Guyane, le Jura et la Méditerranée, et nous demande d’ouvrir les oreilles pour faire sens.
Cette courte série documentaire de trois épisodes nous immerge dans un monde dit phonocène. Ce monde où l’on prête une attention particulière aux sons de notre environnement. Des scientifiques comme la bioacousticienne Charlotte