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Spiritualité

«Le Moine et le Fusil» : après la pluie le Bhoutan

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Pawo Choyning Dorji suit la trajectoire d’un moine témoin de l’instauration du droit de vote en 2006, où le monde moderne se confronte à la tradition et la spiritualité. Gentillet.
«Le Moine et le Fusil», aussi abrasif qu'un film Disney. (Pyramide Films)
publié le 25 juin 2024 à 22h25

On est en 2006, au Bhoutan, petit royaume coincé géographiquement entre les cimes de l’Himalaya et diplomatiquement entre l’Inde et la Chine. Le roi, héritier d’une dynastie en place depuis le début du XXe siècle, y annonce à la surprise générale l’instauration d’une démocratie parlementaire pour permettre à son pays de mieux s’ouvrir. Voilà le cadre choisi par le cinéaste Pawo Choyning Dorji pour son second film qui, après l’Ecole du bout du monde, l’installe en grand artisan d’un soft power bhoutanais façonné autour de cadres à couper le souffle et de contes philosophiques édifiants.

Le Moine et le Fusil s’ouvre à la veille des premières élections libres, à un moment de bascule où ce pays extrêmement fermé découvre tout juste la télévision via MTV. Quand l’annonce de ce séisme parvient jusqu’aux montagnes du nord du pays, un lama décide de briser sa retraite spirituelle pour charger un jeune moine de lui trouver deux armes et les lui ramener avant la prochaine Lune. C’est à travers les yeux de ce petit marcheur que l’on découvre d’abord l’impact de cet élan démocratique. Alors qu’il parcourt les villages en quête d’un fusil, le film donne à voir autour de lui combien la quiétude naturelle se trouve troublée par l’incompréhension du vote.

Belle unanimité

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