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«Le Monde selon l’IA» au Jeu de paume : surveiller et agir

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Événementsdossier
L’expo, sombre mais captivante, dévoile les coulisses peu reluisantes de cette technologie et examine les enjeux de mémoire des images générées.
«Nonorganic» d'Agnieszka Kurant. (Mareike Tocha)
publié le 19 avril 2025 à 9h06

Filtres «Ghibli», propagande photoréaliste, deepfakes politiques (vidéos manipulées via l’IA pour créer des infox en changeant par exemple un visage ou une voix), giclées de pixels colorés, installations hypnotiques, mèmes satiriques : voilà tout ce que vous ne verrez pas au centre d’art du Jeu de paume dans «le Monde selon l’IA». Que ceux qui attendent une exposition divertissante et un voyage immersif dans l’IA générative passent leur chemin. Dans la veine de «Soulèvements» de Georges Didi-Huberman ou du «Supermarché des images» de Peter Szendy, «le Monde selon l’IA» propose plutôt de passer derrière l’écran. Traversée sombre et mélancolique, cette nouvelle exposition thématique scrute ce que l’IA fait à l’image et au texte afin d’en mesurer la portée et les dynamiques de pouvoir : vaste programme et défi passionnant.

«Ce n’est pas une exposition d’art créé par IA qui serait un sous-ensemble de l’art numérique, explique Antonio Somaini, commissaire à la manœuvre. C’est une exposition d’art contemporain où les artistes abordent tous les enjeux de l’IA. Dans un monde infiltré par l’intelligence artificielle, ils essayent d’en faire l’expérience, de comprendre, de percevoir et de travailler avec.» Le parcours, conçu en deux temps, aborde d’abord l’IA analytique :