Il y a beaucoup de pointillés dans l’unique salle de l’exposition «Revenir». Tirets dessinant des flèches d’un bout à l’autre de la Méditerranée sur des cartes accrochées aux murs. Points brodés sur la grande toile de tissu de l’artiste Rima Djahnine, où se surexposent les images d’une traversée en bateau projetées depuis un vidéoprojecteur, au-dessus de nos têtes (Retours en territoire intime, qu’en reste-t-il ?, très belle œuvre aux fils pendants, comme on le dirait d’une question). Des pointillés comme autant de vies suspendues ou dédoublées, entre-deux rives, de-ci et de-là.
De nombreuses expositions sont consacrées ces derniers mois aux départs et aux migrations : la Biennale de Venise intitulée cette année «Etrangers partout» ; «Exils» au Louvre-Lens, «Chaque vie est une histoire» au Palais de la Porte dorée. Beaucoup plus modeste dans ses dimensions, «Revenir, expériences du retour en Méditerranée», au Mucem, se consacre habilement au chemin inverse, celui du retour, dont on sait depuis Ulysse qu’il peut prendre davantage de temps encore. Fantasmé, réel, empêché ou contraint, le retour est aussi un va-et-vient rituel, souvent joyeux, comme les été