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«Censure»

Le RN et la culture (4/4) : dans le Grand Est, un interventionnisme «qui confine à la censure»

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Si les élus du Rassemblement national qui siègent à la commission culture de la région se vantent auprès des organisations culturelles de défendre leurs subventions, les conseillers régionaux qui les y côtoient s’inquiètent de leur interventionnisme confinant à la «censure» sur les projets artistiques liés au genre, à l’immigration ou à l’écoféminisme.
La programmation de Médine au festival de Charleville-Mézières, subventionné par la région, a valu à la présidente de la commission des affaires culturelles du conseil régional des demandes de démission de la part des élus RN. (Sara Kontar/Libération)
publié le 20 juin 2024 à 8h22

Après une plongée au cœur de la commission culture de l’Assemblée nationale, où siégeaient 11 députés RN, Libé s’est intéressé aux politiques culturelles menées localement par le RN. Dernière étape du côté de la région Grand Est, après Perpignan (Pyrénées-Orientales), Villers-Cotterêts (Aisne) et Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais).

«J’ai le plaisir de vous annoncer que le groupe RN et apparentés a voté POUR l’octroi d’une subvention à Le Jardinet-Maison Vide dans le cadre du soutien aux arts visuels.» Le papier à en-tête porte la flamme bleu blanc rouge et le sang d’Anne-Sophie Velly, fondatrice de ce petit lieu d’art à une vingtaine de kilomètres de Reims, ne fait qu’un tour quand elle ouvre son courrier. Ça s’est passé tout récemment, juste après la commission permanente qui s’est tenue le 24 mai et où sont définitivement votées les subventions que la région Grand Est attribue à des porteurs de projets culturels. Anne-Sophie Velly, habituée de l’organisation de concerts, festivals et expositions, précise : «On est suivis depuis quinze ans et c’est la première fois que je reçois un tel courrier.» Sa consœur Sophie Hasslauer, artiste basée dans le village de Val-de-Vesle, a vécu la même chose il y a deux a