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Déambulation

Le show lapins du festival d’animation d’Annecy

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Le «Cannes de l’animation» s’est ouvert dimanche 11 juin, quelques jours après l’attaque qui a eu lieu dans la ville. On y croise têtes d’affiches adorables et monstres sacrés du trash underground.
Projection de «Sirocco et le royaume des courants d'air» en ouverture du festival, dimanche. (Gilles Piel/Annecy Festival)
publié le 13 juin 2023 à 18h54
(mis à jour le 14 juin 2023 à 9h27)

Les organisateurs du festival ont reçu des messages de soutien du monde entier. Et le monde entier est venu en petites délégations ici, à Annecy, pour ouvrir, en dépit de l’attaque qui vient de frapper la ville, la 48e édition du «Cannes de l’animation». Du frangliche plein les rues, des révérences japonaises, de l’américain à fort accent mexicain, des rires néo-zélandais, des stars de Pixar en casquettes et pantalons ceinturés très haut, aucun des 16 000 accrédités prévus – un chiffre record – n’a annulé sa venue sur ce festival historique qui est aussi devenu, depuis les années 80, un marché international à la santé rugissante, le Mifa.

Poésie et recueillement

Compliqué de faire sauter trop bruyamment les bouchons de champagne dès le premier jour en pareille circonstance, le maire François Astorg et le directeur artistique Marcel Jean ont préféré reporter d’un soir la projection en plein air des Minions 2, pétaradante locomotive de l’industrie française du divertissement, censée réunir jusque 8 000 personnes au Paquier, cette énorme étendue de pelouse en bord de lac tant prisée des Annéciens, à quelques mètres seulement de l’agression qui a eu lieu jeudi 8 juin. L’ouverture du festival s’est ainsi déroulée plus discrètement en salle dimanche soir, avec la projection d’un film étonnamment nimbé d’une lueur d’hommage, de poésie et de recue