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Libération

«Le Temps d’aimer» de Katell Quillévéré, dépit amoureux

Grande fresque intime, le long métrage aux personnages superficiels pèche par son excès d’intention et la lourdeur de sa démonstration. Avec Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste.
Dans «le Temps d'aimer», le couple s’attache et perdure envers et contre tout. (Katell Quillévéré/Les films pelléas)
publié le 28 novembre 2023 à 3h21

Ambitieux dans sa nature de grande fresque intime, et aimable dans son inscription d’un couple s’y aimant hors de toute norme, le Temps d’aimer de Katell Quillévéré souffre d’un excès d’intention et d’une lourdeur de démonstration. Anaïs Demoustier y incarne Maddy, jeune femme tondue à la Libération car enceinte d’un officier allemand (le film s’ouvre avec des images d’archives), et Vincent Lacoste, sous les traits de François, sera sa bouée de sauvetage, jeune thésard boiteux aux penchants homosexuels qu’un mariage arrange autant qu’elle. Le couple s’attache et perdure envers et contre tout (mais vraiment tout – différence de classes, trio amoureux avec un GI noir, étreintes furtives de François qui lui vaudront une arrestation et une fin tragique…) et malgré cette manière très contemporaine d’envisager l’union, l’on n’y croit jamais vraiment, les personnages semblant figés à la surface de cartes postales envoyées depuis un temps révolu.

Le Temps d’aimer de Katell Quillévéré, avec Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste, 2 h 05.