«Je suis née posthume», constatait de manière aussi énigmatique que clairvoyante, l’Allemande Unica Zürn, écrivaine, peintre, dessinatrice, morte par défenestration le 19 octobre 1970 à Paris, et qu’on ne cesse effectivement de redécouvrir, encore plus en France qu’en Allemagne. C’est grâce, ces dernières années, aux éditions Ypsilon qui éditent et retraduisent certains écrits dont, en octobre, Printemps sombre – originellement paru sous le titre Sombre printemps. «Je suis née posthume», affirmait-elle donc, alors même que sa postérité n’est guère aidée, la majeure partie de son œuvre picturale ayant disparu, dérobée lors de ses divers séjours en hôpitaux psychiatriques, et détruite par elle-même, peut-être, comme elle le note dans l’Homme-Jasmin paru peu de temps après son suicide, «pour se libérer du poids des années accumulées en elle, comme un chirurgien exige, avant le premier coup de bistouri, que le patient n’ait plus rien dans le corps». Si Unica Zürn écrivait et dessinait tout le temps, en particulier lorsqu’elle traversait des crises, sur des feuilles qu’elle rempliss
Episode 5/5
Le tour du monde des surréalistes : de Berlin à Paris, les sombres printemps d’Unica Zürn
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Unica Zürn, photographiée par Man Ray. (Man Ray/Photothèque MAN RAY - Telimage,)
par Anne Diatkine
publié le 12 août 2024 à 16h17
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