De deux films récents dont le personnage principal est une photographe au travail sur fond de la violence de l’histoire, Lee Miller d’Ellen Kuras est tout l’inverse d’A son image de Thierry de Peretti. Là où le second ne nous montre, en guise d’épilogue, le résultat des clichés capturés par son héroïne que comme mémorandum et fragile faire-valoir de la vie fictive qu’il a voulu nous raconter, le premier nous dépeint la vie réelle de Lee Miller avant tout pour mettre en valeur son œuvre, célébrer enfin son génie – lui aussi réel, pas de doute. Entre le diaporama ultime des traces d’une existence (chez Peretti) et le biopic comme album best of (chez Kuras), il y a une vraie différence. Or c’est l’inclusion dans le film du point de vue du fils de Miller, Anthony Penrose (Josh O’Connor), qui éclaire sur ce parti pris général : une mère difficile, qui lui était odieuse, révélant, après sa mort et la découverte de ses archives, la photographe géniale et passionnée qu’elle avait été, l’œuvre finalement sauve et restitue la vie. D’un côté donc, le film est cette vaste opération, posthume dans son essence, destinée à faire connaître un
Critique
«Lee Miller» avec Kate Winslet, un biopic trop cliché
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Kate Winslet, celle qui adore jouer Lee Miller. (Kimberley French/Sky UK Limited )
par Luc Chessel
publié le 8 octobre 2024 à 21h25
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