Le désir scientifique de traiter l’homosexualité comme une maladie dont il était possible de guérir a donné lieu à diverses méthodes dont, l’une, particulièrement délirante et cruelle, fut imaginée par le physiologiste autrichien Eugen Steinach au début du XXe siècle. Il ne s’agissait rien moins que de remplacer les testicules de l’homosexuel par d’autres estampillés 100 % pur origine hétéro. Le film de Will Seefried laisse penser que la méthode était si couramment utilisée qu’ici c’est un jeune médecin anglais, Philipp, qui demande dans une chaumière fleurie à son amant, écrivain-poète en herbe, de le sauver en pratiquant à vif cette délicate opération. La greffe a été rendue possible car les deux hommes ont tué un ivrogne de passage. Le fils de cet ivrogne, Louis, marié et père de famille, finit par passer dans les parages et se jette dans les bras d’Owen. Le récit est raconté en série de flash-back, Owen étant interné dans une institution où un infirmier sadique lui pique les fesses tous les jours (mais avec quel produit ?).
Enrubannée d’une jolie photographie digne façon poster puzzle, évocation vague du cinéma de James Ivory période Maurice mais dans une relecture horrifique, Lilies Not for Me (rebaptisé par la sortie française, les Fleurs du silence) repose quand même sur un postulat incompréhensible. On se demande vraiment pourquoi le réalisateur a trouvé pertinent de réévoquer cette «technique» de conversion au bistouri en la faisant endosser par