Menu
Libération
Billet

Les histoires d’a(uteurs) finissent mal, en général

Article réservé aux abonnés
Après les espoirs du rapport Racine qui proposait d’améliorer leur statut, les artistes-auteurs font face à la désillusion de la politique de Roselyne Bachelot, peu encline à changer le statu quo.
Roselyne Bachelot à Paris, le 22 octobre. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 19 avril 2021 à 18h22

Vous savez ce que font les artistes-auteurs quand ils se retrouvent à passer un week-end avec d’autres artistes-auteurs ? Ils se racontent des histoires d’artistes-auteurs. Des bras de fer aberrants avec des éditeurs pour arracher 1 ou 2% de droits. Des commandes absurdes et irréalistes. Des projets pour lesquels ils n’ont toujours pas été payés. Des structures qui ont essayé par tous les moyens – flatterie, affect, coups de pression, tromperie – de les faire travailler gratuitement. Des œuvres traitées n’importe comment – maquettes à la truelle, pages inversées, impression hasardeuse – par une chaîne de prestataires externes qui croulent sous les demandes. Il n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui de se renseigner, se documenter, connaître les coulisses de n’importe quel secteur et, si nécessaire, les dévoiler, exprimer son désaccord de manière forte et visible, élaborer des ripostes, réfléchir à des améliorations. Mais rien ne change. Quels que soient son statut, son âge, son parcours, l’artiste-auteur a toujours une dizaine d’histoires de ce genre à raconter et, malgré l’expérience qui rentre ou la notoriété qui vient, doit continuer à tout faire pour les éviter.

Inoffensif coup de vernis

Le rapport remis en janvier 2020 par Bruno Racine au ministre de la Culture d’alors, Franck Riester, avait suscité énormément d’espoirs, prescrivant la mise en route