D’un coup, une petite phrase venue de Grande-Bretagne a douché en Grèce les espoirs d’un imminent rapatriement des marbres du Parthénon. Pillés au XIXe siècle, ils sont aujourd’hui exposés au British Museum de Londres. «J’ai été très claire à ce sujet : je ne pense pas qu’ils devraient retourner en Grèce», tranche la ministre britannique de la Culture, Michelle Donelan sur la BBC, le 11 janvier. Pourtant, depuis des semaines, les médias proches du Premier ministre hellène, Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle démocratie, droite conservatrice), affirment qu’«une collaboration à long terme» entre le Royaume-Uni et la Grèce devait «permettre la réunification de la frise au musée de l’Acropole», selon le quotidien de droite Ta Néa, mi-décembre. Méthode Coué ? Tentative de faire pression sur le gouvernement britannique ? Erreur d’appréciation des Grecs ? Quoi qu’il en soit, Mitsotákis doit se dévoiler le jour même où Donelan laisse tomber le couperet.
Sous les caméras, lors de sa rencontre mensuelle avec la présidente de la République, celui qui dirige le pays depuis 2019 admet : «Je ne m’attends pas à des résultats immédiats.» Ajoutant : «Si les gens nous font à nouveau confiance, je crois que nous pourrons atteindre l’objectif [du retour des marbres] dans le respect absolu des lignes rouges fixées par tous les gouvernements.» Bref, avant les élections législatives du printemps, il fait un outil électoral de ces marbres qui sont un élémen