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Libération
Théâtre et danse

Les spectacles à voir (ou à réserver) cette semaine : «La guerre n’a pas un visage de femme» d’après Svetlana Alexievitch, «Honda Romance» de Vimala Pons et «Vaslav» d’Olivier Normand

«Libé» vous guide dans les pièces ou spectacles de danse à voir, à Paris ou en régions. Parmi les autres spectacles vus par «Libé» cette semaine : «Portrait de Rita» de Laurène Marx, «The last supper» du collectif Mexa et «les Enivrés» d’Ivan Viripaev.

Publié le 23/09/2025 à 14h05
Olivier Normand travesti en Vaslav de Folleterre, «la Guerre n’a pas un visage de femme» de Julie Deliquet et l'artiste Vimala Pons. (Felix Glutton, Christophe Raynaud de Lage et DR)

On croit que c’est la rentrée, on nous le promet, on vous le répète, et pourtant sur les plateaux, elle met plus de temps que prévu à advenir. Est-ce à cause des restrictions budgétaires ? Septembre patine. Sans compter, les grands travaux : à Paris, la Colline est en chantier ; à Nanterre, les Amandiers sont obligés de reculer l’inauguration des salles rénovées, ce qui provoque l’annulation des premiers spectacles qui seront reprogrammés à une date inconnue. Quoi qu’il en soit, on a hâte d’y découvrir les Petites filles modernes (titre provisoire) de Joël Pommerat. Que faire cette semaine ? Rendez-vous à Marseille, où Actoral, le toujours fameux festival des écritures contemporaines, donne rendez-vous du 24 septembre au 11 octobre. Ou à Lausanne en Suisse, où ce week-end et le prochain, le théâtre de Vidy fête sa nouvelle saison théâtrale dans un temps fort rassemblant spectacles, concerts, Bovary Madame par Christophe Honoré et Profanations du chorégraphe Faustin Linyekula et du musicien Franck Moca à propos de la guerre au Congo. Spectacle qu’on retrouvera à Paris du 8 au 10 octobre à Chaillot, dans le cadre du Festival d’automne.

Théâtre

«Vaslav» d’Olivier Normand

Mêlant récit et chant, Olivier Normand magnifie le travestissement avec une extrême drôlerie et délicatesse. Lire notre critique du spectacle.

Au théâtre du Rond-Point, à Paris, jusqu’au 4 octobre. Puis en tournée à Lyon du 12 au 14 novembre, à Cavaillon du 16 au 22 novembre…

«Honda Romance» de Vimala Pons

Dans son spectacle Honda Romance, l’artiste circassienne confronte ses questionnements existentiels à la puissance et la violence de la technique et des éléments. Lire ici notre interview.

A l’Odéon, à Paris, du 14 au 26 octobre.

« The last supper »

Mexa, un collectif brésilien de femmes, à majorité trans, offre une réinterprétation déjantée de «la Cène» de Léonard de Vinci. Notre critique.

Jusqu’au 27 septembre à la Maison des Métallos (75011), dans le cadre de la carte blanche donnée à la Casa do Povo, centre d’art de São Paulo. Puis à Actoral à Marseille les 10 et 11 octobre.

«Portrait de Rita» de Laurène Marx

C’est la comédienne Bwanga Pilipili (qui incarne Rita, seule sur la scène) qui la première a parlé de cette mère camerounaise à l’autrice et metteuse en scène Laurène Marx : le fils de Rita a été plaqué au sol, un genou de policier sur le cou, dans son école. Il avait 9 ans. Laurène Marx a longuement rencontré Rita et dresse dans cette pièce forte, brutale et pourtant souvent drôle, le portrait d’une femme noire en Belgique, victime du racisme. Laurène Marx présente aussi Jag et Johnny et Pour un temps soit peu à Théâtre ouvert. Lire notre rencontre avec la metteuse en scène.

De et mis en scène par Laurène Marx à Théâtre ouvert dans le cadre du Festival d’automne, à Paris, jusqu’au 30 septembre.

«Le Passé» de Julien Gosselin, d’après Léonid Andréïev

Pendant plus de quatre heures, le spectacle accumule les artefacts anciens – costumes d’époques, rampe de bougies, portes qui claquent, auxquelles se superposent les techniques de Gosselin : la vidéo en direct, la musique live. Le spectacle le déploie autour d’une œuvre méconnue, celle de Léonid Andreïev, écrivain russe mort en 1919 après maintes tentatives de suicide. Notre critique.

Au Théâtre de l’Odéon, à Paris, jusqu’au 5 octobre dans le cadre du Festival d’automne à Paris, puis en tournée.

«Les Enivrés» d’Ivan Viripaev, mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia

Frédéric Bélier-Garcia s’attaque pour la deuxième fois à Ivan Viripaev, immense homme de théâtre et de cinéma, né en 1974 et exilé en Pologne (il a renoncé à la nationalité russe depuis l’invasion en Ukraine). Mais s’il évoque bien le sens métaphorique de l’ivresse de ses bourgeois ivres d’une vie dont ils ont perdu la saveur, sa version des Enivrés manque d’intérêt pour le corps et sa dépravation. Lire notre critique.

A la Commune d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), jusqu’au 3 octobre.

«Jérusalem» d’Ismaël Saidi et «On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie» d’Eric Feldman

Jérusalem et On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto… à l’affiche à Paris, explorent avec justesse, force, mais aussi humour l’impact des traumatismes familiaux sur le rapport à l’autre d’enfants de survivants de la Shoah ou d’exilés de la Nakba. Notre critique.

Au théâtre des Mathurins, à Paris, du 17 septembre au 31 décembre. Et au théâtre du Petit-Saint-Martin, à Paris, jusqu’au 26 octobre.

«Maintenant je n’écris plus qu’en français» de Vyctor Kyrylov

Dans un sensible seul en scène au théâtre de Belleville, l’Ukrainien Viktor Kyrylov raconte comment la guerre a fait naître chez lui un sentiment d’appartenance à son pays qu’il avait quitté pour s’installer à Moscou. Notre critique.

Maintenant je n’écris plus qu’en françaisde Viktor Kyrylov au théâtre de Belleville (75011) jusqu’au 30 septembre

«Valentina» de Caroline Guiela Nguyen

Dans une nouvelle pièce poignante, la directrice du TNS tisse un conte autour du lien entre une mère malade et sa fille qui lui sert d’interprète, incarnées par deux formidables actrices amatrices. Notre critique.

Du 16 septembre au 3 octobre au Théâtre national de Strasbourg.

«Une mouette» d’Elsa Granat, d’après Anton Tchekhov

Elsa Granat explose le classique fataliste d’Anton Tchekhov, y injectant justesse et compassion dans une mise en scène puissante. Notre critique.

A la Comédie-Française Richelieu, à Paris, du 11 septembre au 11 janvier 2026.

«Affaires familiales» d’Emilie Rousset

Divorce, GPA, violences familiales… Dans un savant dispositif jouant du décalage entre les témoignages récoltés auprès d’avocates ou de justiciables et leur représentation sur le plateau, la metteuse en scène s’interroge sur l’impact du droit sur nos vies intimes. Notre critique lors du festival d’Avignon.

Du 19 septembre au 3 octobre au Théâtre de la Bastille (dans le cadre du Festival d’automne).

«Avignon, une école» de Fanny de Chaillé

Jouant avec les archives, la metteuse en scène et ses jeunes comédiens s’emparent de l’histoire du Festival d’Avignon dans une drôle de pièce, truffée de références artistiques, jamais excluante. Notre critique, lors du Festival d’Avignon 2024.

Du 30 septembre au 4 octobre au TNBA de Bordeaux.

«La guerre n’a pas un visage de femme» de Julie Deliquet, d’après Svetlana Alexievitch

Les viols, les combats, puis l’invisibilisation dans l’histoire officielle… Les engagées volontaires soviétiques de la Seconde Guerre mondiale sortent de l’ombre au Printemps des comédiens à Montpellier, où les non-dits deviennent criants. Un spectacle vibrant qui résonne avec l’actualité ukrainienne.

Au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) du 24 septembre au 17 octobre.

La Casa do Povo à la Maison des métallos

L’inclassable institution juive laïque, fondée juste après la Shoah, ouvre grand ses portes à tout ce que la mégalopole brésilienne compte de minorités. Visite de cette utopie avant qu’elle débarque à la Maison des métallos, à Paris, dès le 13 septembre. Avec notamment le collectif interdisciplinaire Mexa pour la première fois en France du 18 au 27 septembre. Notre reportage.

Carte blanche de la Casa do Povo, du 13 au 27 septembre à la Maison des métallos, à Paris, dans le cadre du Festival d’automne. Dont le collectif Mexa 18 au 27 septembre

«La chair est triste hélas» d’Ovidie, «Woke» de Virginie Depentes, «l’Evénement» d’après Annie Ernaux : en cette rentrée théâtrale, le patriarcat se fait tailler en pièces

De nombreuses metteuses en scène et interprètes investissent des textes féministes fondateurs, d’Annie Ernaux à Audre Lorde, ou inventent, parfois à plusieurs mains, une écriture séditieuse. Lire ici notre enquête.

Danse

Biennale de Lyon : Lia Rodrigues

La danseuse et chorégraphe brésilienne, à la fibre politique, a présenté sa dernière création, Borda, lors de la Biennale de la danse à Lyon les 6 et 8 septembre. L’occasion de revenir sur près de cinquante ans de carrière. Notre portrait.

Borda de Lia Rodrigues, à l’Azimut à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) le 24 septembre ; à la Joliette à Marseille les 27 et 28 septembre ; à la Comédie de Valence (Drôme) les 2 et 3 octobre, à la Comédie de Clermont-Ferrand les 6 et 7 octobre.

Opéra

«Montag aus Licht» de Stockhausen par l’ensemble du Balcon

L’ensemble du Balcon présente à la Philharmonie l’avant-dernier round du cycle du compositeur allemand Stockhausen. Un opéra tenu à bout de synthé depuis 2018, et en répétition à Lille en présence d’un groupe de lycéens séduits. Lire ici notre reportage.

A la Philarmonie de Paris, le 29 novembre.

C’est ici pour retrouver l’ensemble de nos sélections expositions, ciné le mercredi, musique et séries. Ainsi que le Top 10 de la semaine le samedi. Tout ce qui nous a plu (et parfois déplu) dans l’actualité de la culture.