Suivant assidûment une ligne inclusive, la 60e édition de la Biennale de Venise, sous le commissariat du Brésilien Adriano Pedrosa, lancée en avril se poursuit jusqu’au 24 novembre. Cette édition entend révéler l’œuvre d’artistes mis sur la touche, ignoré ou snobé par les circuits et l’histoire de l’art moderne et contemporain depuis des lustres. Pour une fois, la plus vieille et vénérable des biennales ne se donne donc pas comme ligne de conduite de mettre le pied à l’étrier à de jeunes créateurs. Elle entend rattraper et réparer ses erreurs, ses oublis, ses ostracismes. La profession de foi est osée et bien dans l’air du temps. Il s’agit pour les arts visuels de ne plus rester aveugles, calfeutrés dans un entre-soi occidental mais bien de considérer les autres, les étrangers. Qui sont ces autres qu’une biennale séculaire aurait, jusqu’alors, ratés ? Des artistes qui ont dû s’exiler, immigrer, ou appartenant à des minorités ethniques, furent ou sont encore, dans leur propre région, considérés comme des étrangers. Pedrosa inclut dans ces étrangers aux yeux de tous, ceux que leur orientation sexuelle, pas hétéronormée, tient à l’écart. Le titre, «Foreigners Everywhere», est riche de tous ces sens et s’érige en revendication intersectionnelle. Sur les 331 artistes exposés, plus ceux présentés dans les pavillons nationaux, le
Art contemporain
L’étrange et l’étranger : les choix de «Libé» à la Biennale de Venise
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«The Ceremony» (2024) de Salman Toor. (Andrea Avezzù /Courtesy La Biennale di Venezia)
publié le 16 septembre 2024 à 19h52
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