Ce pourrait être aujourd’hui, dans les ruines de Gaza, ou juste avant la destruction totale, quand subsistaient dans l’enclave palestinienne un peu de vie, des vendeurs assis sur une pierre, des maisons debout encore avec le souvenir d’une bibliothèque, d’un savoir, d’un espoir. Ce bouleversant roman de Rachid Benzine est un hommage aux Palestiniens de Gaza qui ont tout perdu.
Le héros est un photographe français, terrible ironie alors que les photojournalistes palestiniens, ces jours-ci, sont ciblés par l’armée israélienne. Son employeur lui a demandé du sensationnalisme, par exemple des enfants en pleurs au milieu des ruines, il cherche au contraire à saisir des instants du quotidien. Raconter comment la vie continue malgré la mort omniprésente. A l’image de cette famille assise devant ce qu’il reste de sa maison, plateau de thé brinquebalant sur une table à moitié effondrée. «Autant de moments volés au temps qui passe dans l’ironie de la dévastation», écrit Rachid Benzine.
Au détour d’un chemin, il découvre soudain un vieil homme assis, plongé dans un livre, adossé au mur d’une façade, une paire de lunettes usée tenant sur son nez grâce à quelq