On ignore pour le moment les causes exactes du drame. Bun Hay Mean, 43 ans, a été retrouvé mort ce jeudi 10 juillet au matin dans le XVIIe arrondissement de Paris, après une chute de huit étages, a fait savoir le parquet de Paris à Libération, confirmation une information du Parisien. «Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte», a déclaré le parquet.
«C’est avec une infinie tristesse que nous devons vous annoncer la disparition tragique de notre ami, notre immense artiste, Bun Hay Mean», a annoncé dans un communiqué son producteur, Philippe Delmas. «D’après les éléments en notre possession, c’est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon, que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages», a-t-il ajouté. La piste accidentelle est donc désormais privilégiée.
Si le grand public l’a découvert en 2023 avec Astérix & Obélix : l’Empire du milieu de Guillaume Canet où il incarnait le rôle du grand méchant, Bun Hay Mean était déjà bien implanté dans la scène humoristique française depuis une dizaine d’années.
Un humour sarcastique, politique et humaniste
Le natif de Lormont (Gironde) se lance dans le stand-up en 2006, à 24 ans, après l’obtention d’une licence d’informatique. Bun Hay Mean enchaîne des gros mois de galère, jusqu’à dormir dans la rue, mais continue de se produire dans cafés et restaurants parisiens pour finalement être repéré par Alain Degois, fondateur de la compagnie théâtrale du Déclic Théâtre. Il rencontre alors des visages bien connus de l’humour français, comme Kheiron, Kyan Khojandi et Jamel Debbouze, qui lui propose d’intégrer la saison 7 du Jamel Comedy Club, en 2014.
Né d’un père cambodgien et d’une mère chinoise, le trentenaire lance son premier spectacle, intitulé Chinois marrant (2014), qui deviendra son surnom à ses débuts, un one-man-show au ton provocateur dans lequel il (dé)joue les stéréotypes et tabous sur les Asiatiques, les blancs, les noirs, les Arabes, mais aussi les Français en général. Son humour sarcastique, politique et un brin humaniste devient alors sa marque de fabrique. Ce passionné de stand-up s’empare de sujets sensibles, comme le racisme, les tensions sociales ou l’histoire coloniale, s’efforçant de garder un ton accessible teinté d’autodérision.
Une récente hospitalisation à la Réunion
Ces derniers temps, le quadragénaire avait traversé des moments difficiles, dont une hospitalisation à la Réunion en juin 2024, en marge d’une tournée de son troisième spectacle, Tous ego. Après une longue pause, il était revenu sur cet épisode à l’occasion de la promotion d’un nouveau spectacle Kill Bun, en janvier 2025. «Je parle de santé mentale. C’est un concentré de nouveaux sketchs et de ce qui m’est arrivé l’été dernier. J’ai eu un coup de mou. C’est une sorte de thérapie finalement, il faut en rire pour passer à autre chose», expliquait-il à nos confrères de Nice-Matin.
Le comique avait annoncé sur son compte Instagram début juillet une tournée de son show dans de nombreuses villes françaises à l’automne et à l’hiver comme Lille, Avignon, Besançon, Nice ou encore Bordeaux. En amont de ses dates françaises, Bun Hay Mean était censé se produire ce vendredi 11 juillet à l’Olympia de Montréal.
Mis à jour à 17 h 41 avec plus de contexte.