En silence, il s’est entretenu avec l’empereur. Il a jeté à ses pieds deux «blocs de lune». En tombant au sol, ces deux croissants de bois ont fourni la réponse du divin au mortel. Aurélien Rossanino pouvait «noircir des carnets». Sa majesté Wenchang, dieu de la littérature et de la culture, donnait son aval. Alors, l’éditeur de la maison franco-taïwanaise Passepartout et animateur de podcast pour Radio Taiwan International et Ghost Island s’est lancé dans l’écriture des 80 Mots de Taiwan, nouvel opus de la collection de l’Asiathèque, les «80 mots du monde».
En 180 pages, il tente l’impossible : faire le tour d’une île qui ne manque pas de surprendre et se dérobe dans les grandes largeurs quand on croit l’avoir déchiffrée et qu’on l’a parcourue en voyageur pressé, en marcheur enjoué, en érudit orgueilleux, en gastronome insatiable. Aux yeux d’Aurélien Rossanino, qui vit, voyage et travaille en Asie depuis une dizaine d’années, la «Taiwan du XXIe siècle ressemble bien plus au Japon qu’à la Chine». Ce constat est loin d’être faux, mais l’auteur évite de trop le souligner, appliquant à la lettre le précepte de Gérard Macé. Le poète, critique, traducteur et photographe livre une préface amusée et fausseme