C’était en 1911, c’était en 1976, c’était il y a une éternité. Naissait une héroïne qui allait faire son chemin puisque c’est seulement aujourd’hui que ses «aventures extraordinaires» s’achèvent avec le dixième épisode, le Bébé des Buttes-Chaumont, déjà annoncé en 2007 à la fin du neuvième, le Labyrinthe infernal : Adèle Blanc-Sec (orthographiée un temps Adèle Blanc-sec) a connu bien des vicissitudes, sans compter un passage par le cinéma et Luc Besson en 2010. Mais cet album sera à coup sûr le dernier. «Gare aux faussaires qui seraient tenté(e) s d’y donner suite», prévient Jacques Tardi à la toute fin.
En 1976, paraît donc Adèle et la Bête (ainsi que le Démon de la tour Eiffel) dont les premières cases sont datées du 4 novembre 1911, 23 h 45, «au Muséum d’Histoire naturelle du Jardin des Plantes», à Paris. C’est là qu’éclot un œuf de ptérodactyle et que le dessin prend d’abord le pas sur tout. Le premier phylactère n’apparaît que sur la quatrième planche et Tardi raconte, dans ses Entretiens avec Numa Sadoul (Niffle-Cohen, 2000), pourquoi la galerie de paléontologie accueille le début de ces aventures : «Parce que j’aime bien les musées, les vitrines où s’accumulent des objets. J’aime cet endroit un peu poussiéreux, avec