«Je dois être dans ma période catho», Alain Guiraudie commente sa double actualité. Le réalisateur de l’Inconnu du lac – film «terrifiant» selon sa psy – présente un nouveau long métrage à Cannes, titré Miséricorde, où figure un abbé, et publie Pour les siècles des siècles, un troisième roman dans lequel la religion passe dans sa moulinette à fantasmes. L’écrivain se met dans la tête d’un curé et ne vient pas seul puisque sous ce même crâne a fusionné l’esprit d’un autre homme, Jacques Bangor. Guiraudie qui a l’imaginaire en roue libre envoie évidemment valser vraisemblance et bienséance. Quatrième de couverture très explicite : «Je me dis que c’est super, je suis dans le corps de celui que j’aime. Mais est-ce qu’on peut vraiment aimer de l’intérieur ?»
Rencontré un samedi matin dans un café du XXe arrondissement à Paris, Alain Guiraudie évolue avec aisance au milieu de sa cohorte de personnages, en gros des villageois du pays d’Oc, dont il vient, il en a gardé l’accent. Pour les siècles des siècles est la suite à la minute près de Rabalaïre (en occitan, le mot veut dire traîne-savate et pique-assiette) et ses 1 00