Une vie tout entière, ou presque, et, à travers elle, un demi-siècle d’histoire de l’Angleterre, des années 60 au Brexit. Nos soirées d’Alan Hollinghurst est un gros livre, ainsi que le sont tous ceux de l’écrivain de 71 ans. On s’y installe confortablement, rien n’y manque – ni le charme ni l’humour, ni la satire ni les pincements au cœur. Voir du Dickens chez un romancier britannique n’est pas terriblement original, mais c’est bien aux Grandes Espérances qu’on songe en préambule, comme si Pip avait rendez-vous pour déjeuner chez la vieille et riche Miss Havisham. Dave Win est un acteur sexagénaire, métis, et Cara, celle qui, en d’autres temps, avec son mari Mark, lui a fait bénéficier d’une bourse d’études pour intégrer une école de prestige. «Je me demande parfois ce que tu pouvais bien penser de nous, à l’époque» lui dit-elle à 90 ans. A partir de là, retour à l’adolescence, à l’âge où Dave, issu de la classe ouvrière et invité chez ses «bienfaiteurs», découvrait les privilèges, l’amour du théâtre et l’émotion indélébile occasionnée par la vision d’un «ventre duveteux» dans un vestiaire.
Entretien
Alan Hollinghurst : «Je suis assez doué pour déjouer les attentes»
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Rencontre avec l’écrivain autour de son septième roman, «Nos soirées», dans lequel un enfant métis issu de la classe ouvrière britannique découvre dans les années 60 les privilèges et l’amour du théâtre, puis traverse les décennies jusqu’au Brexit.
Alan Hollinghurst, à Paris le 4 septembre 2025. (Laura Stevens /Modds pour Libération)
Publié le 12/09/2025 à 16h05
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