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Alexandra Kollontaï, l’impolie amoureuse

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Engagée auprès de Lénine lors de la révolution russe, la penseuse et diplomate communiste a théorisé, bien avant l’heure, l’amour libre et la libération des femmes du «travail improductif de l’économie domestique». Retour en librairies avec la publication de deux livres.
Deux ouvrages viennent remettre sur le devant de la scène la penseuse féministe soviétique Alexandra Kollontaï. (Albert Harlingue/Roger-Viollet)
publié le 2 décembre 2022 à 10h59

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Révolutionnaire, diplomate polyglotte, première femme nommée à la tête d’un ministère, première ambassadrice, féministe, pacifiste et théoricienne de l’amour libre… Si vous avez déjà croisé la route d’Alexandra Kollontaï, il y a de grande chance pour qu’elle vous ait marqué de façon assez indélébile. Pourtant, jusqu’à récemment, quiconque voulait se procurer ses écrits en français n’avait qu’un choix : commander en librairie Marxisme et révolution sexuelle, imprimé ensuite à la demande rien que pour l’aspirant lecteur. Le recueil de textes parus en 1973 aux éditions Maspero, disparues depuis belle lurette, appartient désormais au catalogue de la Découverte, qui continue de le commercialiser de cette façon. La diffusion à grande échelle des écrits d’Alexandra Kollontaï en français était un lointain souvenir. Mais voilà que la penseuse communiste fait un retour fracassant en librairies : quelques mois après la parution d’une biographie par l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse, Kollontaï est publiée coup sur coup par deux petites maisons d’édition militantes. La première, la librairie parisienne la Brèche, republie avec une préface toute neuve Conférences sur la libération des femmes, déjà édité par ses soins en 1978 et