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Alissa Wenz, hacker et à cris

Dans son deuxième roman, l’autrice revient sur la vie d’Adrian Lamo, génie détesté qui avait infiltré le «New York Times» et dénoncé Chelsea Manning.

Adrian Lamo, dans le Maryland, en décembre 2011. (Joshua Roberts/REUTERS)
Publié le 15/01/2022 à 19h45

C’est l’histoire d’un vagabond et pas n’importe lequel : le plus haï des vagabonds. En d’autres temps, il fut aimé. Il était «le hacker sans abri», génie qui avait infiltré le New York Times, ami de tous les vagabonds qu’il aidait en passant de ville en ville. «Il y a d’autres mots, bien sûr. SDF, clochard, sans-abri. Adrian Lamo n’aime aucun de ces mots, trop sociologiques, trop administratifs, des mots de nantis, des mots de moralistes. Le nom qu’il préfère est celui de vagabond, qui raconte seulement le voyage.» Et puis il est devenu «l’homme qui a dénoncé Bradley Manning».

Pour son deuxième roman, après A trop aimer (Denoël, 2020), Alissa Wenz, par ailleurs autrice-compositrice-interprète (et secrète sur sa date de naissance), «s’inspire librement de personnes et de faits réels». Il y a Bradley Manning, qui a fourni à WikiLeaks tant de documents dont une insoutenable vidéo d’un «collateral murder» à Bagdad et qui se retrouve poursuivi, lui (puis elle, quand elle obtint de devenir Chelsea Manning). «Un jeune homme à peine sorti de l’enfance s’était dressé contre la guerre, contre l’horreur, en dévoilant une barbarie honteusement passée sous silence par le gouvernement. Il avait voulu rendre le monde plus beau, plus pacifique, plus transparent. Il n’avait fait que divulguer la preuve d’une faute am