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Andrés Barba, cherche maison avec enfant fantôme

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Le cahier Livres de Libédossier
Une étrange agente immobilière dans «le Dernier Jour de la vie antérieure», neuvième livre traduit du romancier espagnol.
Andrés Barba. (Eduardo Cabrera)
publié le 11 octobre 2024 à 14h05

Dans ses Remerciements de fin de volume, Andrés Barba, né en 1975 à Madrid et dont le Dernier Jour de la vie antérieure est le neuvième livre traduit chez Bourgois, raconte que Carmen M. Cáceres lui «fit comprendre» que ce roman si étrange était en fait «quelque chose de tout simple : quelqu’un aide quelqu’un d’autre». Et quelqu’un d’autre aide quelqu’un. «C’est arrivé comme ça : elle voit l’enfant le premier jour de la vente de la maison, pendant qu’elle nettoie la cuisine entre les visites de deux clients.» Cela paraît bien une vision, quelque chose de complètement naturel ou surnaturel. «L’enfant semble tellement familier avec l’espace qu’il est absurde de lui demander d’où il vient, c’est une émanation naturelle des murs, de l’air saturée de poussière dorée en suspension.» L’agente immobilière a elle aussi une relation particulière à l’espace. «Depuis sa prime jeunesse, elle perçoit les maisons comme par réflexe, elle sait instantanément comment elles sont dès qu’elle pose un pied à l’intérieur.» C’est une professionnelle dont son patron reconnaît l’honnêteté absolue. «Et bien qu’en général elle se sente flattée, elle y voit maintenant une espèce d’insulte, comme si être honnête supposait inévitablement un défaut d’élan vital.» Elle revoit l’enfant car elle y retourne, dans cette maison qu’en fait elle préserve de la vente. Ils se lient mystérieusement. Est-il un fantôme ou un simple «enfant, captif et vivant, co