Comment s’est terminée la présidentielle de mai 2027 ? Qui l’a emporté, le poulain du président sorti «des zones les plus basses du divertissement audiovisuel», le candidat du Rassemblement national ou l’écologiste ? A la fin d’Anéantir, le huitième roman de Michel Houellebecq, on ne sait plus très bien. Comment s’est soldée l’enquête qui démarre dès les premières pages sur de mystérieux signes à base de pentagrammes circulant sur Internet ? Quel commanditaire a diligenté les attentats commis contre des cargos sur lesquels planche tout du long la DGSI ? Qui a commis la vidéo de décapitation de Bruno Juge, ministre de l’Economie inspiré de Bruno Le Maire, ami de Houellebecq, et qui donne lieu au schéma clinique d’une guillotine page 23 ? On ne sait plus très bien non plus. Certaines lignes de force de l’histoire semblent s’être effilochées, tout en constituant un paysage en tension avec des rebondissements propres au thriller.
«Chez moi, l’intrigue est générée par les personnages et non l’inverse», disait Houellebecq, lors d’un entretien à la Sorbonne le 2 décembre avec Agathe Novak-Lechevalier, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre et spécialiste de l’œuvre de l’écrivain. Toute référence au livre à paraître avait été tue ce soir-là, si ce n’est pour parler de son emballage, choisi par l’auteur lui-même, solide et cart