Nicholas Nixon commença la série des Brown Sisters en 1975. Chaque année, jusqu’en 2022, il photographia son épouse Beverly, dite Bebe, avec ses trois sœurs, Heather, Mimi et Laurie, toujours dans le même ordre, face caméra, en noir et blanc. Quarante-sept ans et quarante-sept portraits, la collection racontant dans son alignement la constante et l’évolution de leur lien, en plus du temps qui passe. Dans les Biens aimés, épais best-seller aux Etats-Unis (plus d’un million d’exemplaires vendus), Ann Napolitano procède de manière comparable, mais avec moins de régularité et davantage de couleurs. Ses sœurs à elle s’appellent Julia, Sylvie, Cecelia et Emeline, saisies des années 70 aux années 2000. On les rencontre jeunes, elles vieillissent comme il se doit, disparaissent et reparaissent, se cachent des choses, s’aiment bien ou mal. Quiconque a déjà lu un pavé de cet acabit (vanté par le book club d’Oprah Winfrey et nommé dans la Summer Reading List 2023 de l’influenceur Barack Obama) sait que l’un des protagonistes mourra sans doute vers la fin et qu’un autre se révélera probablement homosexuel. Il y a aussi souvent, comme chez Jonathan Franzen, une obsession traversante (chez Franzen : les oiseaux), laquelle offre de donner moult détails. Ici, c’est le basket.
Combien mesure William ?
«Pendant les six premiers jours de sa vie, Will