Quelque part au XXIIe siècle, l’anthropocène vire à la catastrophe. Tout est bizarre et détraqué. La dernière ville de l’humanité n’est plus qu’un immense camp pour les insanes et les déviationnistes sous le contrôle d’un Parti moribond miné par les fractions concurrentes. Le personnage central du nouveau roman d’Antoine Volodine se nomme Breton. Installé dans l’antique «Pavillon des cosmonautes», ce chamane schizophrène est contraint par le Parti à identifier les filles de Monroe, un commando de ninjas d’outre-tombe dont la mission est le rétablissement de l’égalitarisme originel. Muni d’appareils scopiques et télépathiques, Breton guette ces dissidentes assassinées par le régime qui font retour dans le monde des vivants. Ce qui reste du prolétariat est harcelé par la police politique et les psychiatres. Il fait nuit, la pluie est diluvienne, on n’y voit que dalle, les schizos jouent aux échecs avec eux-mêmes, l’onirisme devient cauchemar, le rien n’en finit pas de finir… Les Filles de Monroe : bienvenue dans le post-exotisme d’Antoine Volodine.
Avec les Filles de Monroe, c’est plus d’une quarantaine de romans autour d’une œuvre-monde atypique. On cherche votre filiation chez Beckett, Kafka ou la littérature des camps, voire au croisement du fantastique et de la SF.
Les Filles de Monroe est le 45e titre d’un édifice qui, en lui-même, constitue le post-exotisme. Pas de revendication d’école ou de courant, seulement un univers romanesqu