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Pourquoi ça marche

Armistead Maupin file à l’anglaise

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Un demi-siècle après leur création, l’écrivain américain poursuit ses «Chroniques de San Francisco» et échange le 28 Barbary Lane contre un manoir anglais.
Le manoir de Mona? «Une maison pleine de crottes de souris et d’individus un peu tordus.» (Raphaël Neal/Agence VU)
publié le 3 mai 2025 à 14h00

En 1976, un jeune journaliste commença à signer les aventures d’une bande de copains-copines sous forme de feuilleton dans le San Francisco Chronicle. Cinq jours par semaine, sans lésiner sur la visibilité et les rebondissements, il raconta leurs histoires de cœur et de cul, leurs tours et leurs détours, avec un naturel désarmant et une énergie communicative, tant et si bien qu’un large public se sentit chez lui au 28 Barbary Lane. Les Chroniques de San Francisco furent rassemblées en volumes, puis publiées en livres, et les lecteurs suivirent. Les personnages devinrent quelque chose comme des proches : autour de la logeuse star et trans Anna Madrigal, entre autres Mary Ann Singleton, Michael Tolliver, Brian Hawkins ou Mona Ramsey. On a arrêté de compter les épisodes – ou de croire qu’un jour il pourrait y avoir une conclusion – et perdu un peu le fil à la longue, mais il semblerait que ladite Mona possède désormais un manoir. Bienvenue.

Où ça se passe ?

Pas du tout en Californie : dans la campagne anglaise. Ce n’est pas la première fois que les Chroniques de San Francisco voyagent, mais il s’agit là d’un déménagement assumé de bout en bout. Quelle conclusion en tirer ? Que le décor, sans doute, importe dans le fond assez peu puisque ce sont les habitants qui donnent sa valeur à l’adresse. Ainsi verra-t-on débouler dans la demeure de Mona (un héritage, c’est une autre histoire) les vétérans Michael et Anna. «Nous sommes une vraie famille ici, Rhonda,