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Roman

«Arrêt sur enfance» de Manuela Draeger : les naufragés du temps

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Le cahier Livres de Libédossier
Un dortoir enfantin où règne une nuit ténébreuse, anormalement trop longue, un Bouddah en saindoux... Nouvelle plongée avec l’autrice dans le monde post-exotique dont elle est une porte-parole avec Lutz Bassmann, Elli Kronauer et Antoine Volodine.
Les romans de Manuela Draeger gravitent tous autour de l’enfance. (Mikael Andersson/Plainpicture)
publié le 12 avril 2025 à 18h12

En 2024, Vivre dans le feu a été le dernier Volodine, Arrêt sur enfance est aujourd’hui l’ultime contribution de Manuela Draeger à l’édifice post-exotique qui se clôturera définitivement, et probablement en 2026, par Retour au goudron. Avec Lutz Bassmann, Elli Kronauer et Antoine Volodine, Manuela Draeger est une porte-parole de ce monde diagonal qui échappe aux catégories du réel et de l’imaginaire pour proposer des histoires sur fond d’une Histoire qui n’a véritablement rien de grande. Manuela Draeger a longtemps vécu sa vie éditoriale un peu à l’écart, dans une belle collection pour la jeunesse à L’Ecole des Loisirs que dirigeait Geneviève Brisac. Elle y a publié treize livres dont Au nord des gloutons, Un œuf dans la foule, la Nuit des mis bémols avant de rejoindre en 2010 les éditions de l’Olivier avec Onze Rêves de suie.

Les romans de Manuela Draeger gravitent tous autour de l’enfance. Ils en explorent ces mondes latéraux devenus nonsenses pour des adultes qui n’en ont plus la mémoire mais une vague nostalgie émue. Arrêt sur enfance participe des imaginations qui traversent les rêves d’une jeu