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Arthur Rimbaud, Poste mortem : ces centaines de lettres que reçoit encore le poète à Charleville-Mézières

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Le poète continue de recevoir des missives du monde entier, archivées depuis les années 90 dans les Ardennes. Mais pourquoi donc s’adresser ainsi à lui par-delà la mort ?
Arthur Rimbaud, circa 1870. (INTERFOTO / AURIMAGES/INTERFOTO / AURIMAGES)
par Hervé Mazurel, Maître de conférences à l'Université de Bourgogne
publié le 9 octobre 2024 à 21h57

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Arthur Rimbaud n’est pas un habitué des livres d’histoire – l’histoire littéraire exceptée, bien sûr. D’où cela vient-il ? Sans doute de ce que Rimbaud était doué d’une capacité sans pareille à «crever les contextes», dirait Gilles Deleuze. Une sorte d’anachronisme vivant en quelque sorte. Pour preuve ? Ce menu fait, trop méconnu, mais symptomatique : les centaines de lettres qu’il continue de recevoir cent-trente-trois ans après sa mort. Combien de poètes, d’écrivains, pourraient se prévaloir d’avoir une vie posthume aussi riche en matière épistolaire ? Nul autre à l’évidence…

Grâce à l’enquête menée par Nathalie Diot et au documentaire récent de Marie Serve pour France Culture, il est possible d’en savoir davantage sur le flux ininterrompu de ces étranges missives. Celles-ci ne proviennent pas seulement de France mais bien du monde entier. De San Francisco, de Moscou, de Tokyo, de Pékin… Si la jeune